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La technologie éducative vise d’une part, à concevoir, développer et implanter des systèmes d’apprentissage qui répondent à des besoins et d’autre part, à améliorer les situations problématiques émergeant de ces systèmes.

Une situation problématique naît de l’interaction entre différents acteurs d’un système social (organisation éducative, professionnelle ou toute autre organisation de ce genre). C’est une situation où diverses perceptions, valeurs et croyances se manifestent fortement où les «visions du monde» se confrontent. Les réalités sont multiples et la subjectivité est inévitable.

Ces situations imprévisibles et complexes ne peuvent être traitées selon une logique linéaire utilisant des outils classiques de résolution de problèmes. Contrairement à une approche objective selon laquelle la réalité se trouve à l’extérieur de l’individu, en dehors de toute subjectivité, il ne s’agit plus de trouver la meilleure solution, mais plutôt d’améliorer la situation en se satisfaisant d’une solution réaliste, désirable et réalisable et ceci en impliquant les différents acteurs de terrain.

En effet, la majorité des problèmes rencontrés dans le monde de la formation devraient être traités sur le terrain, en utilisant des méthodologies qui permettent l’implication des différents acteurs. En plus des savoirs théoriques, cette approche nous amène naturellement à intégrer dans la réflexion les savoirs d’expérience et les savoirs intuitifs. C’est ainsi que certains spécialistes de l’approche systémique ont développé des méthodologies adaptées aux systèmes d’activité humaine, outils qui permettent non pas de décomposer le système en ses éléments pour le comprendre, mais plutôt de « manager » avec et dans la complexité. Ce sont des méthodologies de recherche dans l’action et sur le terrain, intégrant les réalités de chacun, ce qui favorise l’intersubjectivité.

La confrontation d’idées entraîne une remise en cause des modèles mentaux et permet ainsi un recadrage nécessaire à l’émergence du changement.

Ces méthodologies qui permettent la construction des connaissances dans le monde réel, qui favorisent l’apprentissage collaboratif à partir des visions du monde et dans lesquelles le savoir et l’action s’alimentent mutuellement, sont fondamentalement constructivistes.


Cette vision constructiviste de la technologie éducative est assez récente. En effet, un changement de paradigme s’est opéré après plusieurs décennies d’influence du comportementalisme dans le design pédagogique.

Mais, de nos jours, les critiques de l’application pédagogique du béhaviorisme en technologie éducative et de ses retombées sur l’apprentissage sont nombreuses et légitimes. On observe principalement un morcellement et une fragmentation des connaissances, un manque de vision d’ensemble de la formation et souvent peu de réinvestissement des apprentissages dans des situations réelles.